L'objectif de cet article est de proposer et de tester une démarche visant à caractériser le système d'approvisionnement d'une ville et à analyser sa résilience. Ancrée dans la sociologie économique et des réseaux, la démarche s'est enrichie d'apports en sciences de gestion et en géomatique, qui ont permis de conceptualiser le système d'approvisionnement d'une ville comme un réseau à la fois social et spatialisé, structuré par des opérateurs et faisant circuler des produits différenciés. Testée sur la ville de Montpellier, signataire du Pacte de Milan, elle a reposé sur la production de données primaires auprès d'une diversité de commerçants et de fournisseurs. S'ils confirment la complémentarité entre circuits courts et circuits longs, les résultats montrent plus largement comment l'articulation de trois marchés spatialisés favorise la résilience de l'approvisionnement de la ville même si elle est aussi source de vulnérabilité. Ils forment ainsi une contribution originale au croisement des recherches sur la résilience de l'approvisionnement des villes et sur la coexistence dans les systèmes alimentaires, tout en appelant des approfondissements.