Voies de progrès génétique pour les légumineuses en Europe et en Afrique du Nord - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2018

Voies de progrès génétique pour les légumineuses en Europe et en Afrique du Nord

Résumé

Comme source de protéines, tant pour l’alimentation humaine qu’animale, les variétés de légumineuses à graines et fourragères qui ont la capacité d’utiliser la ressource azotée de l’air, constituent des leviers importants pour la construction d’une agriculture durable. Que ce soit en Europe ou en Afrique du Nord, une forte demande variétale se développe pour les légumineuses, afin de répondre au besoin d’une diversité d’espèces et de systèmes de culture pourvoyeurs de services alimentaires, environnementaux et écologiques. Un progrès génétique a été fait au courant des dernières décennies mais reste limité à cause de verrous biotechniques, financiers et parfois organisationnels au sein des filières. Le marché des semences de légumineuses se caractérise par une forte proportion de semences de ferme (souvent > 50%). Ceci affaiblit la filière semencière, les investissements en sélection et recherche, et par conséquence le renouvellement variétal. Nous décrirons plus en détail cette situation par des données du marché des semences et des variétés illustrant des différences entre les espèces de légumineuses et des divergences-convergences entre les contextes France-Afrique du Nord. La dynamique insufflée par le Catalogue des Espèces et variétés constitue un pilier fondamental du secteur semencier formel prépondérant en France alors qu’en Afrique du Nord, un secteur informel peu régulé prédomine. Une grande diversité de légumineuses est conservée en ex-situ dans d’importantes collections nationales et internationales qui seront présentées. En Afrique du Nord, les dispositifs de gestion à la ferme des ressources génétiques sont aussi une composante déterminante de la gestion de la diversité. Les actions de préservation et de caractérisation phénotypique des ressources génétiques ont un coût important, mais sont essentielles pour la construction et l’adaptation d’une diversité variétale composée de formes améliorées, traditionnelles ou de mélanges, comme facteur de résilience. Pour les systèmes agricoles marginaux mobilisant peu d’intrants dans les conduites agricoles, le levier variétal est une composante clé du progrès agronomique. Des actions d’amélioration génétique participative sont souvent mises en place pour permettre l’exploitation des spécificités des variétés locales tout en diversifiant les objectifs d’utilisation (qualité nutritionnelle, résistance aux stress biotiques et abiotiques …). Nous évoquerons quelques exemples. La mobilisation des avancées scientifiques pour des fins de sélection, notamment par l’utilisation des outils moléculaires, est divergente entre la France et l’Afrique du Nord. Le programme collaboratif français sur les pois d’hiver à semis précoce (pois Hr) est un exemple d’une action très intégrée filière-sélectionneurrecherche. D’autres programmes de recherche nationaux et internationaux ont permis aussi un gain de temps et d’efficacité par l’introduction d’une sélection multi-caractérielle, assistée par marqueurs et le déploiement d’une approche translationnelle qui vise à transférer les connaissances acquises sur une espèce vers une autre. L’utilisation des résultats de recherche est plus modeste en Afrique du Nord où la sélection reste essentiellement phénotypique. Les 50 dernières années de recherche et de sélection ont apporté un progrès génétique certain mais encore insuffisant. Si l’amélioration des rendements reste un objectif important, des attentes plus précises sont exprimées et font l'objet de travaux de génétique et d'amélioration. On enregistre, à titre d’exemple, des attentes montantes sur les résistances aux stress hydriques et thermiques et aux bio-agresseurs dans un contexte de changement climatique, de réduction de l’usage des pesticides et de développement de l’agroécologie. De multiples questions sont transversales entre les espèces et sont communes à la France et à l’Afrique du Nord. Nous en parlerons.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02946461 , version 1 (23-09-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02946461 , version 1

Citer

Nadim Tayeh, Lamiae Ghaouti. Voies de progrès génétique pour les légumineuses en Europe et en Afrique du Nord. RFL2 Rencontres Francophones Légumineuses, Oct 2018, Toulouse, France. ⟨hal-02946461⟩
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