Les systèmes d’alimentation chez le porc
Résumé
Les travaux de recherche sur l’alimentation des porcs ont été conduits par l'INRAgrâce au soutien financier de partenaires privés via des collaborations bilatérales avec des firmes services (ou des producteurs et vendeurs d’additifs) ou des collaborations plus larges regroupant une grande partie des acteurs de l’alimentation animale.
Les principaux outputs de ces travaux de recherche ont été : (1) des concepts et méthodes de référence pour caractériser la valeur des ressources et les besoins des animaux, (2) des outils d’aide à la décision (OAD) pour faciliter la diffusion et l’appropriation des connaissances auprès des acteurs de la filière au niveau national et international.
Les résultats de ces travaux ont été utilisés et diffusés hors de la sphère académique grâce à des activités d’intermédiation (expertises, réunions techniques) réalisées d’abord par les chercheurs eux-mêmes. Les firmes services françaises (notamment celles associées au GERNA ) ont rapidement intégré et adapté les nouveaux concepts d’évaluation des aliments pour que leurs clients bénéficient des progrès réalisés, tant pour l’énergie (énergie digestible vers énergie nette (EN)), que pour l’azote, sur leur marge nette de production. Certaines entreprises privées (Ajinomoto Eurolysine) ont financé la diffusion des résultats (aide à la production d'outils d’aide à la décision) et ont également utilisé leur réseau commercial en France et dans le monde pour aider à leur mise en pratique. Enfin, la diffusion de la connaissance sur l’adéquation entre les besoins et les apports nutritionnels pour limiter les rejets a été en grande partie effectuée grâce aux recommandations successives du CORPEN dans lequel l’INRA a eu un rôle déterminant.
Au niveau de la filière porcine française et européenne, les systèmes d’alimentation chez le porc que l’INRA a conçus ont eu des impacts sur les trois piliers de la durabilité.
Au niveau économique et social, ils ont permis d’améliorer la rentabilité de différents maillons de la filière (firmes services, producteurs d’aliment, coopératives et groupements d’éleveurs, éleveurs) et de préserver les emplois directs et indirects liés à l’élevage porcin dans le contexte des années 80 où le nombre d’éleveurs était en forte baisse. Ces évolutions ont aussi permis à la France de devenir autosuffisante en viande de porc alors qu’elle était fortement importatrice au début des années 80.
Sur le plan environnemental, l'alimentation des animaux a été un levier d'action important qui a permis de réduire de façon très significative les pertes d'azote et de phosphore. Les travaux conduits et l’expertise des chercheurs ont eu un rôle moteur dans les réflexions qui ont mené à l’établissement, l’acceptation et l’évolution de normes environnementales plus strictes. En prenant en compte l’évolution de la production de porc, la réduction des rejets en azote et en phosphore peut-être évaluée à 11% et 46% à l’échelle nationale entre 1984 et 2010. L'étude de ce cas a été réalisée selon la méthode ASIRPA.
Origine | Fichiers produits par l'(les) auteur(s) |
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