Caractérisation des éléments cellulaires des sécrétions lactées transférables de la mère à la progéniture chez la vache, la chèvre et la truie - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Poster De Conférence Année : 2022

Caractérisation des éléments cellulaires des sécrétions lactées transférables de la mère à la progéniture chez la vache, la chèvre et la truie

Résumé

La construction des phénotypes des animaux de rente pendant les premières phases de la vie post-natale est une étape cruciale pour une expression optimale de leur phénotype au stade adulte (multiperformance agronomique). La récente mise en évidence de cellules souches et progénitrices, et de vésicules extracellulaires (VEs), dans le lait de plusieurs espèces (humaine et murine) pose la question du contenu et du devenir de ces éléments cellulaires chez la progéniture, de leurs rôles dans le développement des tissus (participation directe, régulation) et impacts sur la santé tout au long de la vie (robustesse, bien-être). Ce projet, cofinancé par les départements PHASE et GA, participe à la compréhension des mécanismes d’élaboration des phénotypes des animaux de rente en identifiant les éléments cellulaires (cellules totales, cellules souches et VEs) dans les sécrétions lactées (colostrum et lait) de truies, vaches et chèvres laitières. L'apport de ces éléments à la progéniture pouvant avoir un rôle physiologique au début de la vie post-natale, notre protocole expérimental intègre une analyse cinétique grâce à un échantillonnage de «lait» dans les premières heures (0, 3, 6, jusqu’à 24h) après la mise-bas (colostrum), puis au cours des premiers jours de la lactation (jusqu’à 7 jours pour chèvres et vaches, 18 jours pour les truies), sur 6 femelles multipares (IE production laitière et UE3P). Les cellules des sécrétions lactées ont été analysées en cytométrie en flux en utilisant des marqueurs moléculaires spécifiques de typage (combinaison d’anticorps dirigés contre des protéines de surface) ciblant les cellules souches mammaires, les cellules souches mésenchymateuses et les cellules souches hématopoïétiques. Les premiers résultats montrent que, chez la vache et la chèvre, des cellules viables se retrouvent en nombre dans le colostrum dès la mise-bas. Elles diminuent progressivement pendant les 12 heures qui suivent, puis régulièrement tout au long de la semaine de suivi cinétique. Chez la truie, en revanche, le nombre de cellules viables est maximal un jour après la mise-bas. Pour les trois espèces, l’analyse en cytométrie montre que les cellules souches mammaires (0,5% à 1,5% des cellules viables selon l’espèce) sont retrouvées principalement dans le colostrum des premières heures après la mise-bas, devenant quasi inexistantes les jours d'après (< 0,2%). Fait intéressant, une population cellulaire exprimant CD24, une protéine exprimée par certaines cellules souches hématopoïétiques et les lymphocytes B, est fortement présente chez les trois espèces pendant les six premières heures, puis évolue à la baisse au cours de la lactation. Cette population cellulaire mérite une caractérisation plus poussée. A ce jour, le retraitement a posteriori des données de cytométrie des cellules souches mésenchymateuses et hématopoïétiques se poursuit. Cela nous permettra de compléter notre connaissance des différents types de cellules évoluant dans les sécrétions lactées au cours des premiers jours de lactation. Concernant les VEs, nous avons développé la purification par ultracentrifugation différentielle et par chromatographie à exclusion de taille des petites et grandes VEs ainsi que leur analyse physico-chimique par « nanoparticle tracking analysis » et western blot. Chez le bovin, les VEs sont retrouvées dans le lait par centaines de milliard par millilitre de lait écrémé. Cette abondance sera évaluée dans les différentes espèces au cours des phases de lactation et la proportion des sous-classes de VEs sera déterminée suite à leur purification par immunocapture (criblage d’anticorps en cours). En conclusion, le dépouillement partiel des analyses cytométriques et des VEs met notamment en évidence l'existence de cellules souches mammaires dans les sécrétions lactées et suggère la présence de populations cellulaires et vésiculaires spécifiques, potentiellement avantageuses sur le plan physiologique, au(x) premier(s) jour(s) de lactation. Chez les ruminants, nos résultats pourraient venir appuyer des pratiques d’élevage permettant d’améliorer le bien-être et la santé des petits, et la robustesse des animaux adultes. Pour l’espèce porcine, nos résultats pourraient confirmer la nécessité pour les porcelets de consommer le colostrum de leur mère biologique. Enfin, la poursuite de la comparaison des 3 espèces sera déterminante pour établir si ce phénomène de transfert cellulaire et vésiculaire est générique ou spécifique à l’espèce.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03716605 , version 1 (07-07-2022)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03716605 , version 1

Citer

Laurence Finot, Eric Chanat, Fabienne Le Provost, Anne Burtey, Marion Boutinaud, et al.. Caractérisation des éléments cellulaires des sécrétions lactées transférables de la mère à la progéniture chez la vache, la chèvre et la truie. Journées d'animation scientifique du département Phase, May 2022, Poitiers, France. pp.68, Résumés des crédits incitatifs - JAS 2022. ⟨hal-03716605⟩
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