Des pratiques aux paysages, des fleurs aux usages apicoles : les ressources florales dans les systèmes de production agropastoraux.
Résumé
Les ressources florales dans les paysages agropastoraux sont largement façonnées par les pratiques agricoles, à plusieurs échelles : fertilisation des prairies, entretien des landes, changements d'utilisation des terres... Cette production agropastorale des ressources florales est toutefois caractérisée par de nombreuses incertitudes. Ces incertitudes sont scientifiques, issues de manques de connaissances (e.g. quelle influence des régimes de feu sur la qualité nutritionnelle des landes à callune ?) ou de l'imprévisibilité irréductible des processus à l’œuvre. Les incertitudes sont également sociales : qu'est-ce qui fait ressource florale, pour qui, comment et dans quelle arène est négociée la définition de ce terme ? Face à cette complexité, comment étudier la manière dont l'agropastoralisme produit des ressources florales pour l'agriculture ? Pire encore, comment émettre des recommandations pour »améliorer » la production de ressources florales dans les milieux agropastoraux ? Il semble nécessaire, pour avancer des éléments de réponse, de se placer à l'échelle des systèmes de production, à laquelle les agriculteurs et agricultrice prennent des décisions en intégrant un vaste panel de contraintes qui s'exercent à différentes échelles. Pour comprendre comment les systèmes de production agropastoraux produisent des ressources florales pour l'apiculture, nous avons mené un diagnostic agraire sur le Mont Lozère, dans le parc national des Cévennes. Dans cette communication, j'illustrerai différents systèmes de production agropastoraux rencontrés sur ce territoire et leurs logiques de production de ressources florales à travers des idéaux-types. Cette manière de raconter la production
des ressources florales mettra en évidence ses principaux mécanismes et déterminismes, sans perdre de vue leur complexité et les incertitudes qui leurs sont associées. J'identifierai parmi ces logiques celles qui relèvent des spécificités de mon cas d'étude de celles qui sont généralisables à un plus grand nombre de contextes agropastoraux.