Quelles trajectoires pour une production laitière française plus durable ? - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Rapport Année : 2023

Quelles trajectoires pour une production laitière française plus durable ?

Résumé

In France, the carbon footprint of food reaches 24% of greenhouse gas (GHG) emissions, two-thirds of which are attributable to agricultural production. Within it, the milk sector is responsible for approximately 6 % of the French GHG emissions. The life cycle analysis of dairy products shows that the production phase contributes to 70 to 90% of the potential impacts on climate change, eutrophication or acidification of ecosystems. This observation has not escaped dairies, which carry out the industrial transformation of raw milk into finished products or ingredients. Controlling their environmental impacts is a strategic issue for the announced deployment of environmental labeling and more generally for the social responsibility of the dairy sector. Reducing the environmental impact of dairy products therefore requires dairies to encourage farmers to change their agricultural practices, in a context of strained commercial relationships. Several breeding systems, based on the search for food self-sufficiency and/or optimization of productivity, are known and presented in the study. However, these systems are not yet spreading to the extent necessary to ensure the sustainability of the sector by 2050. Production and processing share some challenges, such as the strategic weight of investments, anchoring in the territory, the perceived image (by oneself and by others) of jobs and products, or the availability of resources to experiment and adapt. The first observation of the study, supported by the interviews carried out, is therefore that the transition of the dairy sector towards one or more sustainable models will require an agreement between the farms and the dairies on the sharing of risks, of the value realized and on the recognition of the effort made. While the national low-carbon strategy separates the roadmaps of agriculture and industry, the study then sets out to examine this link between farms and dairies, hypothesizing that it can be a resource for improving sustainability. The identification of sociological dimensions, complementary to the technical and economic dimensions, helps to understand better the process of farmer engagement in an agro-ecological transition of his/her practices. This knowledge may help dairies, and the sector in general, to improve support to farmers.
En France, l'empreinte carbone de l'alimentation atteint 24 % des émissions de gaz à effet de serre (GES), dont les deux tiers sont imputables à la production agricole. En son sein, la filière lait est responsable d'environ 6 % des émissions françaises de GES. L'analyse en cycle de vie de produits laitiers montre que la phase de production agricole contribue à 70 à 90 % des impacts potentiels sur le changement climatique, l'eutrophisation ou l'acidification de compartiments des écosystèmes. Ce constat n'a pas échappé aux laiteries, qui réalisent la transformation industrielle du lait cru en produits finis ou ingrédients. La maîtrise de leurs impacts environnementaux est un enjeu stratégique pour le déploiement annoncé de l'affichage environnemental et plus globalement pour la responsabilité sociétale de la filière. Réduire les impacts environnementaux des produits laitiers suppose donc pour les laiteries d'inciter les éleveurs et éleveuses dont elles achètent le lait à modifier leurs pratiques agricoles, dans un contexte de relations commerciales souvent tendues. Plusieurs systèmes d'élevage, fondés sur la recherche d'une autonomie alimentaire et/ou d'une optimisation de la productivité, sont connus et présentés dans l'étude. Cependant, ces trajectoires ne se disséminent pas encore avec l'étendue nécessaire pour assurer la durabilité de la filière à l'horizon 2050. Production et transformation partagent certains enjeux, tels que le poids stratégique des investissements, l'ancrage au territoire, l'image perçue (par soi et par autrui) des métiers et des produits, ou la disponibilité de ressources pour expérimenter et s'adapter. Le premier constat de l'étude, illustré par les entretiens réalisés, est donc que la transition de la filière laitière vers un ou des modèles plus durables nécessitera une entente entre les fermes et les laiteries sur le partage des risques, de la valeur réalisée et de la reconnaissance de l'effort consenti. Alors que la stratégie nationale bas carbone sépare les feuilles de route de l'agriculture et de l'industrie, l'étude s'attache ensuite à examiner cette articulation entre fermes et laiteries, en faisant l'hypothèse qu'elle peut être une ressource pour l'amélioration de la durabilité. L'identification de dimensions humaines, complémentaires aux dimensions techniques et économiques, est recherchée pour mieux comprendre le processus d'engagement de l'éleveur ou éleveuse dans une transition agroécologique, à des fins d'accompagnement par les laiteries et par la filière en général.
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Dates et versions

hal-03962351 , version 1 (30-01-2023)

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Identifiants

Citer

Fanny Guyomarc'H. Quelles trajectoires pour une production laitière française plus durable ?. UniLaSalle - Ecole des Métiers de l'Environnement. 2023. ⟨hal-03962351⟩

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