Trouver des méthodes alternatives afin de réduire l’usage des pesticides dans les vergers de pommiers est primordial. Le contrôle biologique des ravageurs constitue un des services écosystémiques pour lequel les attentes sont les plus fortes. Il peut être favorisé par l’intégration d’infrastructures agroécologiques (bandes fleuries, haies, etc.), mises en oeuvre dans le cadre de la lutte par conservation, et l’agroforesterie. La parcelle GAFAM conduite en agriculture biologique et bas intrants, aspire à cultiver du pommier entre une strate haute (noyer à bois) et une strate basse (bandes enherbées et fleuries). Le tout est bordé de haies. Le contexte agroforestier et la présence d’un cortège d’infrastructures agroécologiques impactent-ils les mécanismes de régulation biologique des principaux ravageurs du pommier que sont le puceron cendré (Dysaphis plantaginea), le puceron vert (Aphis pomi) et le carpocapse (Cydia pomonella) ? Les suivis des dynamiques de ces ravageurs et de leurs ennemis naturels sont réalisés sur un échantillon de 45 pommiers en fonction d’un gradient de distance aux noyers. Les résultats obtenus montrent que la dynamique de distribution des ennemis naturels n’est pas liée à la proximité des noyers mais dépend de la dynamique de distribution des pucerons. La dynamique d’infestation des pucerons serait davantage liée à l’impact des noyers sur leurs préférences microclimatiques plutôt qu’à l’impact des noyers sur leurs ennemis naturels et le contrôle biologique connexe. La proximité des noyers n’influence pas significativement l’incidence de la première génération de C. pomonella, mais le suivi de la deuxième génération complèterait ces résultats. Le cortège d’IAE est peuplé par une diversité d’invertébrés mais le rôle précis de cette diversité végétale sur les auxiliaires et leur action de régulation biologique des ravageurs doit être approfondi. Ces résultats doivent être nuancés au regard du dispositif expérimental et de la méthodologie employée.