Génétique du blé, valorisation de l’azote et sélection à bas intrants
Résumé
La fertilisation azotée est un intrant majeur de la culture du blé tendre en France avec une quantité moyenne d'azote minéral apportée d’environ 164 kg / ha. Ces apports permettent d’augmenter à la fois le rendement en grain et la concentration en protéines. Cependant en fonction des variétés, des conditions de culture et du climat, les apports au-delà de la dose optimale peuvent entrainer des risques de pollution et d’émission de gaz à effet de serre. C’est pour cela qu’il est nécessaire d’optimiser les techniques culturales et les variétés pour obtenir un rendement et une concentration en protéines élevés et stables tout en limitant les risques environnementaux. Au niveau variétal, il a été observé depuis longtemps une corrélation négative entre le rendement en grain et la concentration en protéines. Pour faciliter la recherche d’un bon compromis, il a été proposé de travailler sur l’écart à la relation négative entre le rendement et la concentration en protéines (appelé GPD pour grain protein deviation). Il a été montré que le GPD était bien en partie contrôlé par des effets génétiques et c’est maintenant un critère d’inscription des variétés. Plusieurs gènes candidats du GPD ont été identifiés. Le gène NAM-B1 accélère la sénescence des feuilles durant le remplissage du grain, augmente la remobilisation d’azote et conduit à une meilleure allocation de l’azote vers le grain. Déjà utilisé dans des variétés de blés de printemps, il montre aussi un impact dans des blés d’hiver. Il a été aussi observé une variabilité génétique pour la tolérance à une carence en azote qui est maintenant évaluée dans le cadre de l’inscription des variétés au catalogue. Des indices de tolérance pour le rendement et la concentration en protéines sont publiés à titre informatif. Parmi les évolutions futures, il faut mentionner le développement des méthodes de phénotypage haut-débit destinées à caractériser la réponse à la fertilisation azotée. Il faut aussi mettre en avant l’impact des composantes du changement climatique, augmentation de la concentration en CO2 atmosphérique et risque de sécheresse, et la nécessaire recherche d’une diversité génétique de tolérance dans ce contexte.
Domaines
Sciences du Vivant [q-bio]
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