Infestation par les strongles gastro-intestinaux chez les veaux laitiers élevés par des vaches nourrices pendant la première saison au pâturage dans des fermes en Agriculture Biologique
Abstract
Dans les exploitations laitières, de nouvelles pratiques d'élevage des veaux avec des vaches nourrices ont été développées par les agriculteurs mais restent encore mal documentées, notamment sur le plan sanitaire. Ces pratiques impliquent un pâturage commun des veaux avec des vaches nourrices adultes. L'objectif de notre étude était d'évaluer l'impact de cette conduite sur l'infestation des veaux par les strongles gastro-intestinaux (SGI). La gestion des pâturage a été enregistrée pour chaque lot. Le taux pepsinogène sérique et l'excrétion d'oeufs de SGI par gramme de fecès (opg) ont été déterminés chez 438 veaux appartenant à 38 lots de 30 exploitations de l'ouest de la France lors de la rentrée en bâtiment (octobre 2018 à janvier 2019). Le nombre maximum de générations larvaires (GL) rencontrées par les animaux a été modélisé par le système expert Parasit'Sim. Les indicateurs parasitaires moyens par lot montraient un faible niveau d'infestation par les SGI. En moyenne, le niveau de pepsinogène sérique était de 1,1 unité de tyrosine (U Tyr) et l'excrétion d'oeufs de SGI était de 130 opg. Le nombre de générations larvaires sur les parcelles était supérieure ou égal à 4 pour 2/3 des lots. Ces résultats suggèrent qu'en dépit d'une saison de pâturage longue, l'élevage de veaux laitiers avec des vaches nourrices permet un faible niveau d'infestation par les SGI chez les veaux à la fin de la première saison de pâturage par rapport à l'élevage de génisses conduites seules au pâturage. Cela peut s'expliquer par le fait que les vaches sont immunisées et ont un effet assainissant sur les pâturages en ingérant beaucoup de larves tout en excrétant peu d'oeufs et par le fait que les veaux non sevrés ont une ingestion larvaire faible en raison de l'allaitement par les vaches nourrices.