L’étude 8068 contractualisée entre le Ministère de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l’aménagement du territoire et la Cuma du Pays Sud Oise et ses partenaires a pour objectif et objet d’examiner la possibilité d’intégrer une étape de valorisation énergétique au sein de la filière actuelle de gestion des fumiers équins, laquelle les utilise comme support de production du champignon de couche. Les travaux de recherche consistent d’une part à étudier l’aptitude des fumiers équins bruts ou prétraités à être méthanisés seuls ou en présence de co-substrats, avec évaluation des risques et nuisances associés, et d’autre part à définir les modalités d’utilisation du digestat de méthanisation comme ingrédient des substrats pour la culture et production des champignons de couche. Les partenaires techniques impliqués dans la réalisation du projet et destinataires de financements CASDAR sont la Cuma du Pays Sud Oise (Chantilly), le Laboratoire de biotechnologie de l’environnement (INRA, Narbonne), l’Unité de mycologie et sécurité des aliments (INRA, Bordeaux), le Centre technique du champignon (Distré), l’Association nationale interprofessionnelle du champignon de couche (Paris Alésia), l’INERIS (Verneuil en Halatte) et l’Institut polytechnique Lasalle Beauvais (Beauvais). Les sept actions du programme de travail sont 1) étude de la biodégradation par digestion anaérobie des fumiers de cheval sur pailles de blé et copeaux de bois, seuls ou en présence de déchets verts et de graisses (LBE-INRA), 2) valorisation du digestat comme ingrédient initial du compostage pour la culture du champignon de couche (MycSA-INRA), 3) évaluation agronomique des substrats et des sous-produits issus de la méthanisation fournis par les autres partenaires et intégrés à différents stades de la culture du champignon (CTC), 4) évaluation environnementale et analyses des risques sanitaires (EQRS) et des nuisances olfactives associés aux différents procédés mis en œuvre (INERIS), 5) évaluation de l’intérêt, sur la matière organique lignocellulosique, d’un prétraitement adapté à la cinétique de méthanisation et proposition d’approches raisonnées de codigestion de matière à l’issu du prétraitement (Institut Polytechnique Lasalle Beauvais), 6) coordination avec les composteurs et producteurs de champignons pour les expérimentations en liaison avec le Centre Technique du Champignon. Diffusion auprès des acteurs de la branche professionnelle des enseignements tirés de ce programme expérimental (ANICC), et 7) coordination administrative et financière de l’étude 8058 (CUMA du Pays Sud Oise, en tant que chef de file). Les résultats marquants issus de cette étude sont les suivants : (i) le potentiel méthane du fumier équin est digne d’intérêt, plus particulièrement pour le fumier sur paille, (ii) une production stabilisée et performante de méthane a pu être obtenue en réacteurs secs continus thermophiles à partir de substrats mixtes à base de fumier équin, (iii) les prétraitements physico-chimiques permettent d’améliorer la biodégradabilité anaérobie de la paille, constituant majeur du fumier équin, (iv) la composition du biogaz de fumier équin en composés organiques volatils est diverse, (v) la voie de valorisation par méthanisation-compostage apparaît comme plus intéressante d’un point d’un vue environnemental que le système actuel qui consiste à transporter et utiliser le fumier directement dans les champignonnières, (vi) il existe des limitations à l’utilisation des digestats de fumier équin comme ingrédient du substrat de culture des champignons.