Portrait robot des animaux mordeurs et mordus
Résumé
La caudophagie est un des phénomènes les plus délétères en élevage porcin pour le bien-être et la santé, causant des blessures douloureuses et augmentant les risques d’infections. Il est le sujet de nombreux mystères, tant pour les chercheurs que pour les vétérinaires et éleveurs. Pourquoi se produit-il à tel moment plutôt qu’un autre, dans tel groupe plutôt qu’un autre, dans un laps de temps si bref ? Pourquoi dans cet élevage plutôt que l’autre ? Même si la douleur de la coupe de queue est indéniable et pourrait durer jusqu’à l’abattage, la coupe de queue reste une solution fiable à l’heure actuelle pour minimiser le phénomène. Cependant, le respect du bien-être animal et de la réglementation imposerait que cette pratique ne soit plus pratiquée en routine voire arrêtée. Nous allons tenter de décrypter ce phénomène aux multiples facettes, par les formes qu’il prend, par ses nombreuses causes individuelles et environnementales, et par la particularité des multiples solutions qu’il impose. Existe-t-il un portrait robot du mordeur et du mordu ?
Le terme générique de caudophagie est associé à plusieurs pathogénies : le phénomène chronique en deux étapes, le phénomène suraiguë d’escalade soudaine, le phénomène lié à un individu dit mordeur obsessionel, et le phénomène aiguë qui se propage comme une épidémie. Alors, difficile d’imaginer une typologie du mordeur et du mordu, tant ces pathogénies sont différentes dans leurs expressions et leurs causes. Pourtant, il existerait des causes liées aux individus (sexe, taux de sérotonine, statut inflammatoire, microbiote…), même si les démonstrations claires sont peu nombreuses. Au-delà de cette individualité à prendre en compte, les facteurs de risques liés à l’environnement sont multiples(manque d’enrichissement, ventilation non homogène, fluctuations de température…). Les solutions sont alors également multiples, et un diagnostic du type de caudophagie s’impose pour adapter la solution. Faute de ce diagnostic, les solutions mises en place vont s’avérer frustrantes, à cause de l’échec répétée des mesures, parfois contraignantes, mises en place. Un bon moyen de progresser est de former les éleveurs à l’observation de leurs animaux pour détecter les signes précoces, et au respect de leurs besoins comportementaux et physiologiques pour diminuer le risque d’apparition du phénomène. Cela ne peut se faire que par un accompagnement technique et vétérinaire adapté à chaque élévage.
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