Étude comparative des cellules souches présentes dans le colostrum et le lait des animaux de rente
Résumé
Les connaissances sur le transfert de cellules autres que les cellules immunitaires de la mère à la progéniture via le colostrum et le lait sont à ce jour quasi inexistantes chez les animaux de rente. Or, comme les cellules immunitaires, ces cellules pourraient traverser la paroi de l’intestin du jeune et participer à la construction des tissus du nouveau-né. La présence de nombreuses cellules (immunitaires, épithéliales mammaires, etc…) dans le lait a été mise en évidence depuis plusieurs décennies mais celle de cellules souches n’a été rapportée que depuis peu chez la femme et la souris. Chez les animaux de rente, ces cellules pourraient avoir un impact sur la vie post-natale de la progéniture en termes de santé, de performance et de longévité. Nous avons étudié les types cellulaires retrouvés dans les sécrétions précoces de lait de vache, de chèvre et de truie, en ciblant les cellules souches. L'expérience a consisté en une analyse cinétique des cellules commençant juste après la mise bas (0, 3, 6, jusqu'à 24 heures) et se poursuivant pendant le début de la lactation, en utilisant cinq à six femelles multipares pour chaque espèce. Les cellules du lait ont été purifiées pour la détermination du nombre de cellules et l'analyse des populations cellulaires par cytométrie de flux. Chez les ruminants, nous avons observé des concentrations plus élevées de cellules dans les sécrétions des premières heures post-partum, les concentrations cellulaires diminuant progressivement jusqu'à un plateau minimal à 24 heures post-partum et se maintenant jusqu'au 7ème jour. Chez la truie, la concentration en cellules s’est avérée très variable dans le temps. Dans les trois espèces, les cellules exprimant des marqueurs de cellules souches, principalement de type épithélial et mésenchymateux, représentent une petite fraction des cellules totales (0,2-5%) et leur proportion ne varie pas significativement au cours du temps. Cependant, comme la quantité de cellules est nettement plus élevée dans les premières heures (0- 6h) après la naissance, le nombre de cellules souches est maximale pendant cette période colostrale. Ces résultats sont cohérents avec une implication potentielle de ces cellules dans le développement des organes de la progéniture et la santé des animaux à long terme.
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