Introduction et but de l’étude: Les Antilles françaises étant confrontées à une transition nutritionnelle en cours avec une augmentation de l’incidence et de la prévalence du diabète de type 2, notre étude vise à évaluer l'effet de changements potentiels des consommations alimentaires sur le risque de diabète de type 2 chez les adultes. Matériel et méthodes: Nous avons caractérisé quatre profils alimentaires identifiés chez les adultes guadeloupéens et martiniquais issus d’une enquête transversale réalisée en 2013 auprès d'un échantillon représentatif (n=1 063) : « en transition », « sain », « traditionnel » et « moderne ». Nous avons ensuite estimé l'effet des changements potentiels des apports alimentaires du profil alimentaire « en transition » vers les profils « moderne », « sain » et « traditionnel » sur les risques de diabète de type 2, en utilisant PRIME-Diabetes, un modèle d'évaluation comparative des risques. Résultats et Analyse statistique: Un changement potentiel des apports alimentaires du profil « en transition » vers le profil « traditionnel » réduirait le risque de diabète de type 2 chez les femmes (-16% [-22 ; -10]) et chez les hommes (-14% [-21 ; -7]), tout comme le changement vers le profil « sain » (-23% [-29 ; -17] et -19% [-23 ; -14], respectivement). Ces réductions du risque sont principalement dues à l'augmentation de la consommation de céréales complètes, de fruits et de légumes à feuilles vertes, et à la diminution de la consommation de pommes de terre, de viandes rouges, de charcuteries et de boissons sucrées. Le changement des apports alimentaires vers le profil « moderne » maintiendrait à un niveau élevé les risques de diabète de type 2. Conclusion: Pour freiner l'augmentation de la prévalence du diabète de type 2, une action de santé publique pourrait consister à cibler les adultes « en transition » pour les aider à adopter un régime alimentaire associé à un risque plus faible de diabète de type 2, comme celui constituant le profil sain ou traditionnel.