Dans le but d'évaluer des alternatives naturelles pour contrôler la cryptosporidiose, infection entérique parasitaire affectant principalement les jeunes ruminants d'espèce de rente mais également l'être humain (zoonose), nous utilisons les agneaux comme espèce cible et comme modèle pour les animaux de plus grande taille comme les veaux. Nous avons pour objectif de stimuler les réponses immunitaires des animaux dès la naissance avec du colostrum supplémenté avec des produits naturels tels que des produits dérivés de levures qui contiennent des ligands des récepteurs de l'immunité innée. Cependant, la tolérance immunitaire intestinale s'installe rapidement après la naissance en réponse à la colonisation microbienne débutant dès la mise-bas par voie naturelle et par la suite via le colostrum, le lait et les multiples contacts avec l'environnement, et se caractérise par une hypo-réactivité aux antigènes microbiens (cf. modèles murins). Nous avons donc développé le modèle de chirurgie des anses intestinales sur agneaux nouveau-nés mis au monde par césarienne (et donc sans flore commensale) adapté à l'étude des interactions hôte-agent pathogène dans un environnement contrôlé et à l'évaluation de nouveaux composés antiparasitaires naturels in vivo. La possibilité de comparer différents produits naturels simultanément ainsi que des effets doses sur ce modèle, permet de réduire considérablement le nombre d’animaux expérimentaux à utiliser. Pour faciliter la réalisation de ces protocoles expérimentaux, nous utilisons notre troupeau d'ovins qui synchronise les mises-bas. Le jour de la chirurgie, la brebis est transférée dans la salle de chirurgie (confinement de niveau 2). Une césarienne est pratiquée et les agneaux sont réanimés. Après une courte phase de récupération, un agneau est choisi et transféré en salle de chirurgie. Il est installé sur une table de réanimation néonatale. Le protocole d'anesthésie / analgésie comprend : induction au masque (isoflurane), pose d'une sonde endotrachéale sous anesthésie locale (xylocaïne), maintien sous isoflurane (ventilation contrôlée), analgésie parentérale (buprénorphine), pose d'un cathéter veineux et mise sous perfusion, anesthésie locale traçante (lidocaïne). Pendant toute la procédure, les paramètres suivants sont surveillés : fréquences cardiaque et respiratoire, température rectale, SaO2, ETCO2. Une chirurgie à 4 mains est ensuite réalisée : - Extériorisation de la jonction iléo-caecale (IC) et de la portion distale de l'intestin grêle (IG)) ; - Ligatures avec création en général de triplicats - séparés par un inter-segment vide de "sécurité", y compris en amont et en aval de l'anse - (9 triplicats pour une anse de 50 cm environ) ; - Entérotomie en aval de l'anse ainsi créée, à proximité de la jonction IC, suture de l'intestin du côté de l'anse, puis idem en amont ; - Anastomose termino-terminale ; - Injection des préparations d'intérêt dans chaque segment. Pendant la chirurgie, une irrigation régulière de la portion externalisée de l'intestin est réalisée au sérum physiologique tiédi.