Effets de l’altération du microbiote intestinal, de la génétique et du mode d’élevage sur des paramètres d’immunocompétence de poules pondeuses
Résumé
La production avicole a pour objectif de combiner efficacité, durabilité et responsabilité, tout en satisfaisant de nouvelles attentes sociétales concernant la santé et le bien-être des animaux. Le projet TRADE’OUT repose sur le dispositif expérimental existant du projet VACCIBIOTA 2 qui a pour but d’étudier les effets combinés de la génétique et du microbiote intestinal sur la variabilité des réponses vaccinales et sur le bien-être de poules pondeuses. Une première expérimentation a été conduite en 2022 : des groupes (n= 50 par groupe) de 2 lignées de poules pondeuses (Rhode Island (RIR) et White Leghorn (LEG)), traitées ou non par des antibiotiques, et élevées dans des conditions différentes (totalement à l’intérieur ou avec un accès à l’extérieur à partir de 84 jours) ont été comparés. Le phénotypage des réponses vaccinales, les évaluations de la composition du microbiote intestinal et du comportement sont mesurés dans le projet VACCIBIOTA 2. Avec le projet TRADE’OUT, nous avons élargi la pluridisciplinarité du projet en rajoutant des mesures d’immunocompétence, de stress et de performance de production, afin d’obtenir une évaluation plus complète de la santé et du bien-être des animaux.
Nous présenterons les premières données que nous avons obtenues de l’effet de la lignée, d’une perturbation du microbiote intestinale induite par un traitement antibiotique et d’un mode d’élevage avec un accès à l’extérieur sur les paramètres d’immunocompétence, de stress et de performances que nous avons pu collecter jusqu’alors (hématocrite, comptage de cellules sanguines et des sous populations de cellules immunitaires, protéines totales plasmatiques, coloration du plasma, anticorps totaux…).
Dans une deuxième expérimentation qui sera conduite en 2023, la variabilité individuelle des phénotypes sera évaluée dans une population de 400 animaux de la lignée RIR et nous étudierons plus finement les associations statistiques entre les paramètres d’immunocompétence, de stress et de comportement des animaux. Nous allons aussi pouvoir acquérir des connaissances approfondies sur le déterminisme génétique de ces paramètres et identifier leurs synergies ou compromis potentiels avec les données comportementales et les performances de production. Enfin, nous avons pour objectif d’adresser la question de l’évaluation des coûts/bénéfices d’une sélection des animaux pour des paramètres de santé et de bien-être comme des paramètres d’immunocompétence, de stress et/ou de comportement, dans un contexte d’élevage avec un accès à l’extérieur, ouvrant la possibilité de créer des programmes de sélection innovants.