Elaborer des produits animaux de bonne qualité dans le respect du bien-être animal fait partie des principes fondamentaux de l’agriculture biologique (AB). Pour améliorer ces propriétés qualitatives extrinsèques et intrinsèques de la viande porcine AB, nous avons considéré l’élevage de porcs mâles non castrés, croisés Duroc, comparativement au génotype usuel, des porcs croisés Piétrain. Des porcs mâles non castrés Large White × Duroc (D, n = 47) ou Large White × Piétrain non porteurs de l’allèle de sensibilité à l’halothane (P, n = 34) répartis sur deux bandes, ont été élevés en AB (un groupe par génotype et par bande). Chaque groupe était placé dans une loge sur litière de paille (1,3 m²/porc) avec accès à une courette en béton (1,0 m²/porc) de 27 à 125 kg de poids vif et recevait à volonté des aliments croissance puis finition ainsi que du foin. Dans l’ensemble, les indicateurs de santé et bien-être indiquent peu de problèmes, toutefois la proportion de porcs présentant des griffures est inférieure (P < 0,01) chez les porcs D comparés aux P. La vitesse de croissance et le poids vif final ne diffèrent pas entre génotypes. Les porcs D présentent une moindre teneur en muscle des carcasses et une viande (longe) moins claire et moins exsudative, plus riche en lipides (P < 0,05) et de moindre force de cisaillement (P < 0,10) comparés aux porcs P. Les porcs D ont une concentration en androsténone supérieure dans la bardière (P < 0,01), mais pas en scatol, suggérant un risque accru de viandes rejetées par les consommateurs car odorantes. L'élevage AB de mâles non castrés croisés Duroc apparaît donc favorable au bien-être, à la qualité technologique et plusieurs propriétés sensorielles de la viande, sous réserve de limiter le risque d’odeurs indésirables via la conduite d’élevage.