Chantier Agroforesterie - Rapport de synthèse
Résumé
Les relations entre arbres et agriculture, souvent conflictuelles jusque dans un passé récent, doivent être aujourd’hui envisagées de manière renouvelée, notamment sur la base d’associations d’une large gamme d’espèces présentant des complémentarités aux échelles de la parcelle et du paysage. Les pratiques agroforestières ont prouvé leur intérêt notamment dans : - la réduction du ruissellement et de l’érosion des sols ; l’amélioration de la structure des sols de l’activité microbienne, du taux d’infiltration, de la disponibilité en eau et en nutriments des sols ; - l’augmentation de la productivité globale des mélanges par rapport aux monocultures en raison d’une complémentarité de niches entre les espèces ; - la fourniture d’habitats ou de corridors pour les mouvements de nombreuses espèces, notamment les auxiliaires utiles au contrôle biologique des bioagresseurs ; - la diversification des productions à l’échelle de l’exploitation.La transition agroécologique fait émerger de nouveaux enjeux pour la recherche et les travaux sur et pour l’agroforesterie y ont toute leur place, sur des thèmes aussi prioritaires que la multifonctionnalité de l’arbre ou des associations agroforestières, y compris en terme de fourniture de services autres que la production, tels que l’atténuation du changement climatique ou l’adaptation à ses effets. Le récent rapport de la FAO sur l’état de la biodiversité pour l’alimentation et l’agriculture dans le monde met en évidence un progrès de l’agroforesterie dans de nombreux pays. Selon les estimations faites pour la période 2008-2010, plus de 5 millions de km2 de terres agricoles présentent une couverture arborée d’au moins 20 %, soit une augmentation de 1,8 % depuis 2000. L’agroforesterie est fréquemment au cœur des programmes de développement, en appui à l’amélioration des conditions de vie des agriculteurs, au développement d’une agriculture « climato-intelligente », à la conservation de la biodiversité et à la restauration des sols. De la même manière, le rapport spécial du GIEC sur l’usage des terres a identifié l’agroforesterie comme un levier susceptible d’être actionné avec un effet très positif sur l’atténuation, l’adaptation au changement climatique et la sécurité alimentaire, ainsi que dans la lutte contre la désertification ou la dégradation des terres. En particulier, les systèmes agroforestiers peuvent jouer un rôle pour répondre à l’objectif du « 4 pour 1000 ». A l’issue des Directoriales 2019, plusieurs départements qui avaient mentionné la question des recherches sur les systèmes agroforestiers dans leurs rapports et présentations ont été sollicités par le collège de direction en vue de participer à une réflexion globale sur la stratégie de l’institut sur ces objets, le DS Environnement étant désigné comme référent pour le collège de direction. Outre la réalisation d’un état des lieux, l’objectif était d’identifier les priorités pour les recherches sur et pour l’agroforesterie au sein d’INRAE, afin qu’elles puissent ensuite être positionnées dans le projet global INRAE 2030 et dans les Schémas Stratégiques des départements concernés. Un groupe de travail a été constitué sur la base de propositions des chef.fes de départements concerné.e.s après présentation du projet en réunion de chef.fe.s de département le 01/10/2019. Il réunissait 19 expert.e.s INRAE ou membres d’UMR INRAE, issus de 7 départements (ACT, AgroEcoSystem, BAP, ECODIV, EcoSocio, PHASE et SPE) et travaillant dans 18 unités de recherche ou expérimentales. Il a été animé par le DS Environnement et son équipe. Ce groupe de travail s’est réuni 4 fois en séance plénière (essentiellement en visioconférence en raison de la crise sanitaire) : 13/02, 05/05, 17/07 et 26/08. Un site sharepoint dédié a été mis en place. Après avoir cartographié le dispositif scientifique et expérimental INRAE mobilisé, le groupe a réalisé une analyse SWOT détaillée. Il a ensuite travaillé à identifier et hiérarchiser les priorités pour la recherche INRAE et les besoins de compétences. Pour cela, des sous-groupes ont été mis en place sur 5 thèmes : - Processus d’acquisition des ressources et d’interactions entre le sol et les autres composantes (arbre/culture/linéaire sous-arboré) dans les systèmes agroforestiers ; - Productions agricoles ; - Services écosystémiques rendus par l’agroforesterie à l’échelle du paysage ; - Perception et valeurs symboliques de l’agroforesterie des territoires ruraux ; - Questions génériques. Les productions de ces groupes sont présentées dans les Annexes 1 à 5 de ce rapport.
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